A l’aube de 2025, Cadremploi, l’IFOP et Syntec Conseil en Recrutement s’interrogent sur l’état d’esprit des cadres. A partir d’une étude menée auprès de 1001 cadres du secteur privé et effectuée début septembre 2024, ils nous présentent la situation du marché de l’emploi des cadres, leurs attentes et quelques éléments pour y répondre.
En cette fin d’année 2024, le marché de l’emploi se maintient et les intentions d’embauche des cadres restent élevées, malgré des tensions persistantes. Ainsi, 9% des entreprises françaises prévoient de recruter des cadres dans les 3 prochains mois, mais cela reste 3 points de moins que l’année passée. D’ailleurs, 79% des entreprises françaises anticipent de fortes difficultés à recruter des cadres, avec une crainte de pénuries de compétences. Ce phénomène se répercute sur les cabinets de conseil en recrutement qui enregistrent une baisse de 12% de leur volume de recrutement pour 2024. Un taux important qui nous ramène pourtant au volume de missions réalisé avant la période Covid.
Face à ce constat, comment réagissent les cadres ? Eh bien 87% d’entre eux sont satisfaits de leur cadre de travail soit +7 points par rapport à l’année 2023, et 78% sont attachés à leur entreprise (dont 80% des plus de 50 ans contre 74% pour les moins de 35 ans). Pour les insatisfaits, les raisons restent les mêmes : niveau de rémunération, charge de travail, ambiance toxique ou manque de reconnaissance. Ce constat se concrétise avec 73% des cadres proactifs au changement dont 27% émettent le souhait de changer de poste. Ce souhait de mobilité se confirme avec 53% des cadres ouverts aux opportunités d’emploi : un véritable bond par rapport à 2023 (9 points de plus) et un retour à une dynamique pré-covid. Ainsi, les cadres restent en moyenne 3.8 ans dans une entreprise (2.9 ans pour les moins de 35 ans et 4.8 ans pour les plus de 50 ans). Ils ont par ailleurs une confiance forte dans leur capacité à trouver un nouveau poste : 73% d’entre eux pensent qu’ils trouveront un emploi dans les 6 mois suivant le début de leur recherche (+6 points) malgré un allongement du processus de recrutement qui atteint aujourd’hui 90 jours en moyenne.
Comment les entreprises peuvent-elles avoir un impact sur leurs collaborateurs ? Différentes attentes sont exprimées par les cadres sur ce sujet. La Qualité de Vie au travail (QVT) avec un besoin de formation (+4 pts), la flexibilité pour le télétravail (+3 pts) et la semaine de 4 jours (+6 pts), mais également une transparence salariale (93% des cadres y sont sensibles), et un besoin de montée en compétences qui se traduit par un souhait d’évolution professionnelle tous les 2 ans. Dans ce contexte 61% des cadres interrogés consultent les offres d’emploi (soit 14 pts de plus qu’en 2023) et 84% des cadres ont été sollicités (dont 80% par des cabinets de recrutement). Il est intéressant de noter une amélioration de l’approche des cabinets qui, selon les cadres, sont davantage dans la transparence concernant les salaires et les processus. Un élément fortement apprécié des cadres qui montrent une attente forte sur le suivi de leur candidature.
Les cadres sont donc majoritairement satisfaits de leur situation professionnelle, mais également en attente de plus : plus d’implication dans les décisions de l’entreprise, plus de formation et plus d’équilibre vie pro/vie perso. Ils ont également des attentes fortes concernant les processus de recrutement (suivi de leur candidature). Pour y répondre et éviter une fuite de talents, les entreprises devront faire preuve de transparence (salaire, process de recrutement, chiffres de l’entreprises, stratégie, …) et de confiance (flexibilité, autonomie, déontologie).